ENNIO : L’interview

ENNIO émerge comme une force incontournable avec son dernier projet, « SALVATORE ». Ne se contentant pas de livrer un simple EP, il nous invite dans un voyage profond au cœur de son âme tourmentée. Le rappeur aux origines italiennes livre chaque morceau de « SALVATORE » telle une exploration captivante des thèmes universels comme la lutte, la survie et la rédemption, tous enrichis par ses expériences personnelles et sa perception aiguisée de la société contemporaine. 

Inspiré par une variété d’influences musicales et artistiques, ENNIO navigue avec assurance à travers des rythmes percutants et des mélodies introspectives, capturant ainsi toute la gamme des émotions humaines. Il ne se fixe aucunes barrières et ne se cantonne pas au simple radars des sorties, celui-ci se distingue de par ses productions soignées qui mettent en valeur sa voix puissante et son écriture incisive. 

« SALVATORE » incite à une réflexion profonde sur des thèmes fondamentaux comme l’espoir et la compassion. ENNIO se positionne non seulement comme un artiste musical, mais aussi comme un conteur moderne qui explore les complexités de l’existence humaine avec une sincérité bouleversante. 

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Ennio, tu es né à Valence mais tu as grandi à Lyon qui est une ville très créative, jusqu’à ce que tu parte t’installer à Angers. Est-ce que ces différentes villes ont influencé ton parcours artistique, si oui, comment ?

ENNIO
Artiste

Les villes en tant que telles, je sais pas, mais les gens que j’y ai rencontrés, beaucoup. Quand j’étais à Lyon, j’ai rencontré des gars avec qui j’ai commencé à me projeter professionnellement dans la musique, à avoir une vraie démarche artistique et à proposer un produit musical réfléchi, avec l’objectif de faire des concerts derrière et de travailler de manière qualitative. Un de mes potos, qui est d’ailleurs en feat sur le projet, Valentin Bruyère, avait un projet électro il y a 7/8 ans qui avait très bien marché, avec des millions de streams sur SoundCloud et des concerts à travers le monde en tant que DJ. Cette idée de faire de la musique était donc toujours dans un coin de ma tête, mais elle ne s’était pas concrétisée. C’est auprès de lui que j’ai pris des renseignements, que j’ai commencé à me demander quel micro acheter pour faire des maquettes de mon côté, vers qui me tourner pour bosser les mixs, etc. Mon premier contact a été lui.

Ensuite, j’ai bossé mon tout premier projet à Lyon, avec un pote à moi qui est sound designer. Il n’est pas vraiment ingénieur du son, mais c’est lui qui avait mixé et avec qui j’avais bossé. C’est donc à Lyon que la démarche de faire de la musique en mode projet est née. J’ai commencé à faire 2/3 concerts sur place et après, j’ai eu une proposition de concert à Angers, où j’ai rencontré Zther, JustBeni et toute leur équipe. J’ai vraiment accroché avec eux, on s’est revus plusieurs fois, on a commencé à faire de la musique et des concerts ensemble. Ils sont aussi ingénieurs du son en plus d’être artistes, donc c’est avec eux que j’ai commencé à travailler de manière encore plus professionnelle, et eux, ils étaient vraiment dans le rap, mon domaine. 

Après avoir fini mes études à Lyon, j’étais à un point de transition dans ma vie. Je me suis dit que c’est à Angers que je pouvais concrétiser tout ça, donc j’y ai déménagé. Aujourd’hui, on a nos studios ensemble avec les gars et on travaille tous les jours dans la musique. Zther m’a notamment beaucoup aidé sur le projet, c’est lui qui a mixé tous les morceaux et qui a été un peu réalisateur. Donc ouais, avoir déménagé dans certaines villes m’a permis de rencontrer certaines personnes et a forcément influencé ma musique.

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Je comptais aborder cette question plus tard, mais j’en profite, t’as parlé de Valentin Bruyère qui est sur le projet, il y a aussi 3T, est-ce que tu peux nous parler de lui ? Comment est-ce que tu l’as rencontré ? Pourquoi est-ce qu’il est sur le projet ?

ENNIO
Artiste

3T, c’est une rencontre que j’ai faite à Angers. C’est lui qui me coupait les cheveux quand je suis arrivé. Dans son projet artistique, il est masqué, donc je peux pas trop en dire sur sa vie privée, mais quand il me coupait les cheveux, on discutait, il s’intéressait beaucoup à ce que je faisais. Il me disait : “ah putain, okay, tu fais du son, trop bien etc.”, sans me dire qu’il en faisait lui-même. Pendant 2/3 mois, je le voyais assez régulièrement, on discutait, on parlait de musique, il s’intéressait toujours à mes projets. Humainement, ça a accroché entre lui et moi, on est devenus potes.

Au bout de 3/4 mois, lors d’une discussion avec d’autres personnes, j’ai appris que ce mec-là rappait, que c’était 3T. J’avais déjà écouté ce gars-là donc j’ai fait le rapprochement, c’était golri (rires). La fois d’après où je suis allé chez le coiffeur et que je l’ai vu, je lui ai dit : “putain, mais tu te foutais bien de ma gueule, ça fait 4 mois qu’on parle de son et tu me dis pas que t’en fais” (rires). C’est comme ça que je l’ai rencontré. Après, c’est devenu un ami. On a commencé à partager nos projets et à travailler ensemble, un jour on s’est dit, “je serais grave chaud de faire du son avec toi”. On a fait une session et elle est sur le projet, c’est la seule et unique session qu’on a faite ensemble. Il y avait une bonne synergie entre lui et moi. Je suis assez fier du son, parce qu’il a été fait de manière spontanée.

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T’as vraiment plus collaboré avec des artistes dont t’es proche pour le coup ?

ENNIO
Artiste

Ouais, j’ai bossé le projet avec des amis, les feats, c’est des amis aussi. C’est vraiment un projet fait maison on va dire, même si c’est fait de manière très professionnelle dans la démarche et qu’on a pensé à un vrai projet. On l’a fait avec des gens que j’aime vraiment. Je trouve que c’est important de mettre de l’humain dans sa musique et de faire les choses avec des gens que t’apprécies vraiment, et pas juste faire de la musique en mode stratégie et business.

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Pour en revenir à tes origines, elles sont en partie italiennes et semblent jouer un rôle assez important dans ta musique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur la façon dont ça t’impacte toi et ta musique ?

ENNIO
Artiste

Alors, j’suis Italien de par mon père. Il m’a transmis son amour pour l’Italie et ses souvenirs d’enfance là-bas, quand il était en Italie avec sa famille. C’est des histoires qu’il m’a contées toute sa jeunesse, par procuration, j’ai un amour viscéral pour l’Italie. Pour les souvenirs que mon père a là-bas, c’est comme si je les avais vécus moi-même tellement il me les a racontés ; ça fait partie de moi. ENNIO, c’est mon prénom, c’est mon nom d’artiste mais c’est aussi mon vrai prénom. C’est un prénom italien et la culture italienne c’est un truc qui est assez important dans ma famille et ma vie. Je me suis construit autour de ça, ça fait partie de mon identité. Quand j’ai commencé à faire de la musique, instinctivement, j’ai commencé à chanter les refrains en italien et à faire les couplets en français. Après, à force de faire de la musique, je l’avais un peu perdu, je sais pas trop pourquoi, j’étais parti en 100% français, parce qu’après, forcément, je parle à un public français donc c’était logique dans ma tête. 

Plus tard, en discutant avec des gens, je me suis dit que c’était cool, que ça rajoutait un truc, ça faisait partie de mon identité et c’est vraiment moi donc je trouve ça bien de le remettre dedans. Sur le projet “NARDO”, j’ai commencé à le remettre, mettre des phrases dans des couplets, faire des refrains aussi en italien, et moi, j’ai adoré ça parce que créativement, c’est intéressant, c’est comme si je multiplie mon dictionnaire de rimes par deux, puis ça me donne accès à des sonorités que je n’ai pas forcément avec le français. Je trouve que ça marque bien mon identité, et que c’est intéressant pour le storytelling, que tout se réponde avec mon blase, autant la musique que je fais, que les sonorités des prods. Partant de ça je me suis dit, en vrai ça me ressemble donc on va continuer comme ça. Sur “SALVATORE”, c’est aussi quelque chose de très présent, je sais que les gens aiment bien et que ça participe au fait qu’on me reconnaisse, donc je trouve ça cool.

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Au-delà de ça, est-ce que ton père te faisait écouter de la musique italienne en étant plus jeune ?

ENNIO
Artiste

Carrément. À la maison, il y avait beaucoup de musique italienne, pratiquement tous les jours. Mon père chante aussi, c’est ça qui m’a mis un pied dans la musique. Il chante, il joue de la guitare, il joue de la batterie, il est passionné par la musique, il m’a transmis un peu tout ça. Il chante en français et en italien, donc cette idée n’est pas venue de nulle part non plus. Il y a toujours eu beaucoup de musique italienne à la maison, du Eros Ramazzotti, du Laura Pausini, du Lucio Dalla, du Umberto Tozzi, enfin, il y a beaucoup de chanteurs italiens que j’ai eu la chance d’entendre et forcément ça m’a influencé aussi ouais.

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Aujourd’hui t’es quand même beaucoup identifié pour ton univers sombre, quelque peu mélancolique, d’où est-ce que tu tires cette inspiration et comment tu la traduit dans ta musique ?

ENNIO
Artiste

En vrai, je pense que c’est juste que je suis quelqu’un de mélancolique et très attiré par tout ce qui est sombre, parce que je trouve qu’il y a de la beauté là-dedans, de la profondeur aussi. Je sais que, personnellement, les films tristes, dramatiques ou mélancoliques, me laissent toujours plus de souvenirs que les comédies. Je trouve que c’est plus intéressant, il y a plus de profondeur, de vérité. Puis, c’est quelque chose qui rassemble, la douleur, la mélancolie et la tristesse, on en vit tous, et c’est des trucs auxquels on se forge, nous, nos personnalités. Ça va être avec la réaction qu’on a face à ces moments-là et ces émotions-là. Instinctivement, en vrai, je me pose pas forcément la question quand je fais de la musique, mais c’est ce que j’ai envie d’exprimer comme sentiment et comme émotion, même s’il y a aussi un côté sombre plus revanchard, plus salvateur, plus impulsif et énergique aussi, plus agressif, je dirais. Il y a aussi ce côté-là dans ma musique, mais instinctivement, c’est le sentiment que j’ai envie d’exprimer dans ma musique, le côté sombre et mélancolique.

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Est-ce qu’il y a des artistes qui t’ont impacté, influencé dans ta musique, dans l’artiste que t’es aujourd’hui ?

ENNIO
Artiste

Je pense pas que consciemment je regarde un artiste et m’en inspire, mais inconsciemment, bien sûr. Pour te parler des projets qui m’ont marqué, c’est mon père qui m’a fait écouter du rap, j’y suis rentré par IAM, donc je les écoutais beaucoup étant petit. Après, de ma propre écoute et pendant que je grandissais, j’dirais qu’il y a 4 projets qui m’ont vraiment marqué : « Nero Nemesis » de Booba, « Or Noir » de Kaaris, « Rooftop » de SCH, et je dirais, « Triple S » de 13 Block.

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Des projets très trap, très rap donc ?

ENNIO
Artiste

Ouais, très trap, très mélancolique, très sombre. Vraiment, ça va être ces 4 projets la qui m’ont mis des vrais claques, qui m’ont fait me dire, “putain, c’est ce genre de son que j’ai envie de faire”, donc ça à été ma porte d’entrée dans la musique et mes premières inspis.

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Pour se plonger dans ton nouvel EP « SALVATORE », qui est décrit comme une exploration au sein de ton âme tourmentée, c’était une direction artistique voulue dès le départ ou est-ce que ça a été travaillé au fur et à mesure de création ?

ENNIO
Artiste

Pour celui-ci, j’ai pensé le projet à l’envers, c’est-à-dire que j’ai commencé à le faire en ayant déjà la direction artistique en tête. Je savais que je voulais transmettre ce sentiment d’être “le sauveur”, d’où le titre « SALVATORE », qui est la traduction en italien. J’ai toujours eu cette sensation d’être, dans ma famille, celui qui devait porter la responsabilité des autres, parce que je suis le grand frère et que j’ai toujours eu l’impression que je devais aider mes parents sur de nombreux points, que leur bonheur dépendait de ma réussite. Je me suis attribué ce rôle, je sais pas s’il m’a été donné, mais en tout cas, j’ai cette sensation-là. C’était un aspect que je voulais aborder dans un projet, et c’est devenu celui-ci. Je suis parti là-dessus en ayant déjà le nom et la direction artistique globale du projet en tête, avec cette notion de “sauveur”, autant le désir de sauver les autres que le désir d’être sauvé, cette dualité là. J’avais même l’idée de la cover, j’avais réalisé le dessin à la main avant de faire la séance photo, donc je savais très précisément à quoi ressemblerait la cover du projet et sa direction artistique. Ensuite, on a commencé à créer des morceaux autour de ce thème. Je voulais que tout s’articule autour de cette idée, même si la musique pouvait être éclectique, sur le fond, elle devait tourner autour de ce concept. Et, pareil pour la cover, je l’ai réalisée alors que je n’avais qu’un morceau sur le projet, donc je savais vraiment quelle serait l’illustration et l’ambiance générale du projet. En partant de la DA, tout le projet a découlé.

Brouillon de la cover de “SALVATORE”
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En ce qui concerne la production du projet, t’as travaillé avec JustBeni, ZTher, Valentin Bruyère et Fullbaz. Est-ce que tu leur as apporté des consignes, un schéma d’univers musical, ou est-ce que c’est plutôt l’inverse et que c’est eux qui t’ont épaulé là-dessus ?

ENNIO
Artiste

Je dirais que c’est un échange, mais je viens toujours avec mes idées. En fait, la couleur du projet, même l’odeur je dirais, j’avais envie que le projet « pue » un truc. Je venais avec mes idées et une sorte de moodboard de ce que va être l’ambiance du projet, et après c’est un échange avec chaque producteur qui, lui, vient avec ses idées et apporte aussi, enrichit le projet et m’emmène sur des terrains sur lesquels je ne serais pas allé instinctivement, c’est ça qui est intéressant. Ça part d’une discussion avec mes idées, en échange, ils apportent les leurs et ils enrichissent le truc, et en découle des prods qui rentrent, ou pas, dans la DA et quand ça rentre dedans, on commence à poser, on fait des sons. Sur ce projet-là, on a dû faire plus d’une vingtaine de sons pour en garder 9 à la fin, parce que certains ne rentraient pas dans la DA, parce que certains étaient en dessous, c’est comme ça que ça s’est passé.

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Parce que vous avez travaillé pendant combien de temps dessus ?

ENNIO
Artiste

“SALVATORE” j’ai commencé à travailler dessus en décembre 2023 et je l’ai fini fin février, donc on a bossé 3 mois dessus à fond pour tout ce qui est musique. Et après, de février à mai, j’ai bossé la stratégie de communication, les visuels, les clips, j’ai commencé à sortir le premier single début avril…

Visualizer de “GALLIPOLI”, premier single de “SALVATORE”

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Avec les producteurs, ça à été travaillé à chaque fois en physique ou il y’a eu du travail fait à distance ?

ENNIO
Artiste

Le son produit par Fullbaz, c’était lors d’un séminaire à Nantes dans les studios de Krumpp (label de musique) avec Zther et JustBeni. Les morceaux avec JustBeni, c’était soit quand on était au studio ensemble, soit au séminaire qu’on a fait à la fin du projet pour le boucler, séminaire dans lequel on a fait “AMARETTO”, “CADONO” et “DIO”. Avec Valentin Bruyère, on a fait le son dans sa cuisine, c’était golri (rires), on a fait la prod, j’ai posé dans sa cuisine, et après on a mixé les prods au stud. Puis, y’a Zther aussi qui a fait des prods sur le projet, mais c’était à son studio, donc pareil, c’était en physique. J’ai toujours été présent quand on faisait les prods, tout au long de la démarche créative, j’ai été là.

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Pour le coup, t’as travaillé avec des artistes hyper polyvalents. Je pense notamment à Fullbaz qui est un très bon rappeur au-delà d’être producteur. T’as dû te sentir vraiment épaulé pour avoir une vision globale de ton taff ?

ENNIO
Artiste

Carrément, avec Fullbaz, ça a carrément bien matché. Je m’entends super bien avec lui et je kiffe ce qu’il fait. Même en tant qu’artiste, je le trouve trop chaud. Du coup, là, on est en train de commencer à bosser sur le prochain projet et on a commencé à discuter de bosser sur plusieurs prods ensemble. Donc, dans l’idée, je pense qu’il y aura une continuité avec Fullbaz parce que j’ai vraiment kiffé la prod sur laquelle on a bossé, “SKINCARE”. Et puis, c’est un bête d’humain et un bête de rappeur, donc c’était trop cool de bosser avec lui.

Clip de “SKINCARE”

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Dans le projet, tu explores des thèmes assez profonds, tu parles de tes démons intérieurs, de ta famille, de tes pulsions sur différents aspects, mais aussi de concepts plus universels comme la lutte entre le bien et le mal, la compassion ou même l’espoir. Est-ce que ce sont des expériences personnelles précises qui ont impacté ça ou tu voulais plutôt parler de la vie de manière générale ?

ENNIO
Artiste

En vrai, je dirais que j’ai puisé une grande partie de mes expériences, de mon vécu, de ma façon de concevoir les choses et de vivre cette vie-là ; ça vient beaucoup de ce qu’il y a dans mon ventre et dans ma tête. Après, la partie un peu plus éloignée de moi, ça va être tout ce qui est storytelling, un peu plus métaphorique. Il y a des images autour de la mafia, c’est plus pour illustrer des sentiments ou des expériences, mais c’est moins tiré de mes expériences à moi. Mais sinon, c’est beaucoup du vécu et surtout des émotions que je traverse.

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Y’a une couleur symbolique très forte qui ressort du projet, le rouge. C’est une couleur vraiment marquante dedans. Tu utilisais l’expression “ça pue” un truc, dans la même idée, j’ai vraiment eu le ressenti que ça transpirait le rouge. Pourquoi avoir choisi cette couleur et qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?

ENNIO
Artiste

Le rouge, en vrai, j’pense que c’est pareil pour tout le monde, mais personnellement, ça m’attire beaucoup l’œil. C’est vraiment une couleur à laquelle il y a plein de choses connotées : il y a de la violence, de l’amour, de la passion, de l’agressivité, enfin, il y a plein de choses là-dedans. C’est une couleur qui m’a toujours attiré, qui a toujours fait partie de la direction artistique de mes projets. Dans mes visuels, j’ai toujours kiffé ça. Puis, il y a aussi un rappel avec le sang, vu que l’illustration du projet c’était le sang, de par la cover où j’y suis baigné. Je voulais que la musicalité du projet réponde à la cover, que ce soit en cohérence, il fallait qu’il y ait cette sensation de sang, de rouge, d’être “à vif”. 

Après, au niveau de la direction artistique, j’ai choisi le rouge pour deux raisons : dans la Bible, le rouge, le sang, ça a deux connotations. Ça peut être connoté positivement, comme le sang du Christ, ou négativement, comme le rouge associé à l’enfer, aux démons, au diable. Vu que c’est un sujet universel de dualité qui fait partie du projet, avec des sons très clairs et des sons plus sombres, je trouve que le rouge répondait bien à ce truc-là. C’est assez binaire : soit très positif (passion, amour), soit très négatif (impulsion, haine, colère, violence). Après, il y a beaucoup d’instinctif aussi là-dedans. C’est tout simplement une couleur que je kiffe.

Cover de “SALVATORE” par @ninja_visuals
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J’ai vraiment apprécié cet aspect parce que je trouve que ça fait vraiment “trash” et qu’on retrouve moins ça aujourd’hui dans une ère où beaucoup de DA sont très digitales. Je trouvais ça super intéressant.

ENNIO
Artiste

Je suis vraiment d’accord avec ta réflexion, je suis partisan aussi d’essayer de créer quelque chose qui se démarque, que ce soit dans ma propre image ou dans le son, mais surtout dans le son. Je ne voulais pas faire un énième artiste qui se balade dans un champ ou dans une forêt avec des effets au ralenti et digitaux.

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Tu commences à bien roder la scène, t’as déjà une vingtaine de concerts à ton actif. Est-ce que le live c’est un aspect important pour toi et comment envisages-tu d’aborder « SALVATORE » sur scène ?

ENNIO
Artiste

C’est super important pour moi, je dirais que je fais en grosse partie de la musique pour ça. J’adore la scène, à chaque fois que je monte sur scène, ça me provoque beaucoup d’adrénaline, de bonheur, et j’aime beaucoup la sensation d’échanger avec le public, de proposer un vrai show, de faire vivre la musique que tu penses en studio ou chez toi, de lui donner un sens concret. J’adore vraiment ça. L’année dernière, j’ai fait une vingtaine de scènes, c’était une chance et j’étais vraiment content de ça. Cette année, j’en ai déjà fait 3/4, j’en ai deux ce mois-ci et j’en ai d’autres qui arrivent. Plus je peux faire de dates, mieux je me porte, parce que vraiment, c’est un truc qui me passionne.

Pour “SALVATORE”, en ce moment, je travaille à faire un vrai show en mode spectacle avec tout un storytelling, à penser des transitions entre chaque morceau, une entrée, une sortie, à réfléchir à chaque mot que je vais utiliser entre les morceaux quand je m’adresse au public. J’essaie vraiment de créer un spectacle et je bosse avec des chorégraphes là-dessus.

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Tu veux vraiment apporter un univers scénique au show ?

ENNIO
Artiste

Carrément, et c’est un truc sur lequel j’ai toujours mis un point d’honneur, mais plus j’avance dans le projet, plus j’essaie de le faire de manière professionnelle et que ce soit de mieux en mieux senti.

Crédit Photo : @Chapixtures
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On arrive à la fin de l’entretien, je voulais te demander : pour ce qui est du futur, est-ce que t’as des rêves, des ambitions précises que t’aimerais atteindre en tant qu’artiste ?

ENNIO
Artiste

En vrai, si je mets toute cette énergie et tout ce temps dans mon projet, c’est parce que j’ai vraiment envie d’exprimer quelque chose de personnel et de le partager avec le plus grand nombre possible, de toucher les gens. Mes ambitions sont d’aller tout en haut du top, de faire des concerts dans toute la France, d’être écouté par les gens qui se retrouvent dans ce que je fais, et de créer de vrais visuels, de vrais clips. J’ai plein d’idées, je suis très créatif. Aujourd’hui, on est limités par nos moyens et par le nombre de personnes dans notre équipe, mais l’idée serait de pouvoir pousser toutes mes idées au maximum de leurs capacités, d’avoir plus de budget, d’atteindre un plus large public, de travailler avec encore plus de gens et de créer vraiment une économie autour de mon projet, pour que ENNIO devienne vraiment un mouvement où les gens se reconnaissent et où nous accomplissons de grandes choses. Mon ambition est d’aller le plus loin possible et de réaliser tout ce qui est imaginable dans la musique. 

Bien sûr, on est conscients des réalités de ce milieu. En ce moment, beaucoup de gens proposent des choses, beaucoup sont très talentueux, et l’attention du public est plus divisée que jamais. Je suis conscient de tout cela. Mais j’ai pas peur de faire les efforts nécessaires pour atteindre mes objectifs. Dans mon esprit, plus mes objectifs sont ambitieux, plus j’irai loin. Donc, l’idée est d’aller le plus loin possible.

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