Lord Esperanza, son concert à Rennes

Le 29 septembre dernier, nous étions à Rennes pour assister au concert de Lord Esperanza dans la salle du 1988 Live Club avec en première partie la magnifique Olympe Chabert. Cette dernière a ému plus d’un breton ce soir-là, avec sa voix ensorcelante et ses chansons d’amour avec lesquelles elle peut nous faire bouger la tête ou encore nous faire pleurer toutes les larmes de notre corps. Le rappeur parisien, quant à lui, nous offre un concert exceptionnel rempli d’émotions où il n’hésite pas à raconter des anecdotes, nous lire quelques-uns de ses poèmes dont un sur sa maman (qui devait d’ailleurs rester secret car la mère de l’artiste n’appréciait pas ce texte) en transmettant toujours cette positivité qui l’anime en permanence. Le public rennais est conquis et, en chœur, chante « Joyeux Anniversaire » en guise de remerciements à leur artiste qui fêtait ses 27 ans à minuit ce jour-là.

Crédits : Soa Robert

L'interview

Avant ce merveilleux show, nous avons pu nous entretenir avec Lord Esperanza qui a agréablement répondu à quelques questions :

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Salut Lord Esperanza ! Comment vas-tu ?

Lord Esperanza Artiste

Ça va super et vous ?

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Nickel merci ! Content d’être à Rennes ?

Lord Esperanza Artiste

Ouais carrément, je suis venu plusieurs fois jouer à Rennes. J’ai joué à l’Antipode et au 88 [1988 Live Club] pour les Bars en Trans et à l’Antipode j’avais fait plusieurs concerts avec Josman et avec les Inouïs du Printemps de Bourges aussi. C’est la quatrième fois qu’on vient à Rennes et je suis très heureux de revenir en terre bretonne !

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Donc tu connais déjà un peu le public d’ici, comment tu le trouves ?

Lord Esperanza Artiste

Ah ils sont chauds ! On m’a déjà demandé et en général je dis que c’est top 3. C’est parce que vous êtes bourrés à 14h aussi donc ça joue [rires]. Nan nan je rigole c’est pas vrai. Enfin je ne sais pas ce n’est pas à moi de le dire [rires] mais en tout cas j’ai des souvenirs d’un public très chaud.

Crédits : Soa Robert
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Ça fait longtemps maintenant que tu es dans la musique et je voulais savoir : comment ça t’est venu de te lancer vraiment dedans ?

Lord Esperanza Artiste

J’ai commencé à 14-15 ans, les premières vidéos, les premiers clips. J’aimais bien aussi les allitérations etc. En fait je suis rentré dans la musique plus par les mots que par la musique du coup. J’avais fait un peu de piano quand j’étais enfant mais c’était pas du tout mon talent. Par contre j’aimais beaucoup les mots, les allitérations, les assonances et tout. En sortant mes premières vidéos, j’ai été par la suite repéré par un label indépendant avec lequel j’ai fait mes premières tournées. Puis j’ai créé mon label, j’ai fait d’autres trucs comme une marque de vêtements. Après, j’ai fait une pause de trois ans en début 2020 parce que j’avais fait plus de 200 concerts en un an et demi j’étais un peu crevé et artistiquement j’avais l’impression de tourner en rond, je voulais sortir de ma zone de confort. C’était donc important pour moi de revenir avec une nouvelle direction artistique, un peu plus orchestrale, c’est pour ça que je suis revenu avec cet album.

Cover du nouvel album de Lord Esperanza "Phoenix" sorti le 7 avril 2023
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Pour revenir à ton goût pour les mots, on retrouve pas mal de références à l’art comme la littérature et la peinture. C’est important pour toi de te nourrir d’autres arts que la musique pour écrire tes textes ou est-ce que ça te vient naturellement ?

Lord Esperanza Artiste

Franchement, ouais je suis un gros consommateur de musique, de cinéma, de musée et tout ça, j’aime bien. Je trouve qu’il y a de l’inspiration partout. Là où il y a de la beauté en fait. Après la beauté n’est pas que dans l’art, il y en a dans la vie, dans les relations humaines, dans le quotidien tu vois. Je trouve ça important de pouvoir voir des thématiques traitées par des visions différentes, des créativités différentes. Un travail de sculpture ou de peinture ou de chanson sur l’hyper-sensibilité ou la solitude, c’est le même thème pourtant ça va raisonner de manière très différente. Je trouve ça très riche, c’est ça que j’aime : s’approprier et interpréter un sentiment qui est universel.

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Ton dernier album Phoenix est sorti en avril dernier après trois ans d’absence. J’ai pu voir dans ton interview avec Mehdi Maïzi que c’était pour te consacrer à autre chose et comme tu l’as dit précédemment pour te reposer suite à une grosse tournée. C’était donc une renaissance cet album ? D’où son titre ?

Lord Esperanza Artiste

Exactement. Et comme je disais aussi j’avais besoin de me « réinventer », le rap avec une prod, une boucle de piano et des punchlines ça commençait un peu à me saouler. Je me suis donc enfermé en studio, j’ai pas mal cherché à créer une cohérence, à revenir avec des chansons plus personnelles aussi, et parler de sujets qui ont du sens pour moi et moins dans un truc un peu de surface, si je puis dire. Il y avait déjà des morceaux à l’époque qui étaient introspectifs, engagés mais j’avoue que le côté ego trip j’en ai eu marre. J’avais besoin de sortir du rap pour ça. Je me suis intéressé à d’autres univers et c’est cool parce que la sortie Phoenix est en train de m’ouvrir des portes dans de nouveaux mondes genre la littérature et le cinéma. C’est hyper embryonnaire mais je suis content à l’idée de toucher à tout, de pouvoir écrire d’autres formes de choses que des chansons, pouvoir utiliser le vecteur de l’expression de manière plus large que juste trois minutes et une thématique. Même si je continuerai toujours à faire des chansons et tu vois là, le fait d’être en live, de jouer ça me connecte aussi à pourquoi j’aime ce métier : rencontrer les gens, à chanter, c’est très chouette. Cependant, je suis moins dans un truc comme je pouvais faire il y a quelques années où ça vient définir tout. J’ai besoin de richesse et de pluralité.

Crédits : Soa Robert
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Tu as des débuts de projets littéraires et/ou cinématographiques?

Lord Esperanza Artiste

Ouais, exactement : des recueils de poèmes, des idées de romans. J’ai été contacté pour peut-être faire de la direction musicale. Bon, ça prend du temps, surtout pour ce qui est du milieu du cinéma, c’est toujours très long parce qu’il faut chercher des investisseurs, des scénaristes etc. C’est déjà en train de bouger c’est hyper chouette. Je me sens privilégié en fait d’approcher cet univers-là, et c’est vraiment ce que j’ai envie de faire, de pouvoir toucher à d’autres trucs que juste le son.

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C’est génial que tu puisses faire ça ! On te souhaite d’y arriver. Au cours de ta carrière, tu as pu faire pas mal de featurings. On retrouve par exemple Lefa, Médine et Némir sur ton dernier album ou même Django et Eden Dillinger à l’ancienne. Comment tu « choisis » tes featurings, ce sont des artistes que tu connais personnellement ?

Lord Esperanza Artiste

Dans le cas des feats un peu plus anciens à l’image de Django et Eden c’était plus des copains ou des copains de copains. Là, dans le dernier disque c’est un peu les deux. Nemir c’est un ami par exemple et Lefa c’est une idole de jeunesse parce que j’écoutais beaucoup la Sexion d’Assaut quand j’étais jeune. Ça avait une valeur très symbolique pour moi de faire un feat avec lui. Médine pareil, c’est un monument. Ce sont des mecs qui ont 20 ans de carrière, qui sont encore là et qui ont des choses à dire, qui ont des directions artistiques très tranchées. Lefa je trouve que ses visuels sont extraordinaires, même si actuellement il fait une pause. J’étais hyper honoré d’avoir des mecs qui m’ont donné envie de faire ce métier en fait c’est ouf.

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Dans ton dernier album, il y a un titre qui s’appelle « Noir » comme dans ton tout premier projet. Est-ce que c’était voulu, est-ce que c’était pour faire un rappel des débuts de ta carrière ?

Lord Esperanza Artiste

Oui, oui c’est un clin d’œil. J’aime bien l’idée de faire des chapitres par chanson. J’aime bien le côté lien entre plusieurs albums. C’est même la troisième partie du coup de cette chanson « Noir ». Après ce n’est pas possible partout mais quand ça peut être fait c’est chouette.

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Est-ce que tu as des projets musicaux ou autres à annoncer prochainement ?

Lord Esperanza Artiste

Pas encore, parce que là on va vivre avec la tournée de Phoenix. Mais oui, oui, j’ai déjà évidemment quelques chansons pour la suite. Mais je suis en train de réfléchir justement à comment j’ai envie de les raconter, par quel biais, quelle direction artistique et tout ça.

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Merci beaucoup Lord Esperanza de nous avoir accordé un peu de temps !

Lord Esperanza Artiste

Merci à vous, merci pour l’intérêt et pour les questions.

Crédits : Soa Robert

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