Les Lionnes Festival : L'effervescence d'un festival féministe faisant bouger les choses
Faire avancer les choses, c’est l’ambition du Lionnes Festival, un événement caritatif engagé pour la place des femmes dans le monde de l’art. Dans un cadre intimiste en intérieur, ce festival célèbre les actrices de la musique et de l’audiovisuel, ainsi que la diversité de leurs métiers, au travers d’une journée riche en lives, expositions, dj sets, talks et projections de clips.
Loin d’être un événement exclusif, la solidarité est au cœur de cette initiative, avec pour mission de mettre en lumière les métiers et les femmes souvent invisibilisées. Pour cette première édition, l’intégralité des bénéfices sera reversée à l’association H.A.W.A au féminin, qui œuvre pour l’autonomie des femmes ; une cause en totale harmonie avec les valeurs du festival.
Pour mieux comprendre les dessous du Lionnes Festival, nous sommes allés discuter avec Mélina, co-fondatrice de l’événement :
Digital&Ce Interviewer
Aujourd’hui, on se retrouve au Lionnes Festival, la première édition. Quel était votre objectif au moment de la création de cet événement ?
Mélina
Co-fondatrice du Festival
À la base, on voulait juste faire une expo, mais on s’est rendu compte que ce n’est pas seulement dans la photo qu’il y a des soucis pour les femmes dans notre milieu. Il y en a aussi dans la musique et dans l’audiovisuel, donc on a voulu créer un festival.
Digital&Ce Interviewer
C’est un festival très éclectique. Ce qui est spécial, c’est que ce n’est pas seulement une programmation de shows. Il y a aussi des talks, des expos, des projections de clips, un marché de créatrices. Pourquoi avoir élargi le concept au-delà des scènes ?
Mélina
Co-fondatrice du Festival
On s’est vite rendu compte qu’il fallait qu’on ait cet impact-là, celui de montrer les femmes du milieu, dans tous les domaines de l’audiovisuel et de la musique. Ce n’est pas seulement dans la photo qu’il y a des problèmes à ce niveau-là. C’est pour ça qu’on a décidé de mettre en avant tous les talents qu’on pouvait.
Digital&Ce Interviewer
Pour rester sur l’éclectisme du festival, on retrouve une programmation très connectée à la sphère rap, mais vous avez aussi inclus d’autres styles musicaux. Pourquoi ces choix ?
Mélina
Co-fondatrice du Festival
Avec Ana (co-fondatrice), on est plutôt dans le milieu du rap, on travaille quasiment que là-dedans, et aussi dans le monde du spectacle. Pour le live, on a essayé de proposer quelque chose d’un peu différent. Il n’y a pas que du rap : il y a deux rappeuses sur les six artistes qui se produisent. Pour les expos, on s’est plus orientées vers le rap, mais le but est vraiment de s’émanciper du rap et de mettre en avant tous les genres pour les prochaines éditions.
Digital&Ce Interviewer
Justement, vous avez des ambitions pour la suite ? Est-ce que le festival va perdurer dans les années à venir ?
Mélina
Co-fondatrice du Festival
En vrai, c’était un peu un test pour être honnête. On voulait voir ce que ça allait donner, mais le résultat est plutôt bon, on est contentes. On est encore en train d’y réfléchir, mais pourquoi pas une prochaine édition.
Une salle immersive pour projeter les clips
Tout au long de la journée, les clips de pas moins de six réalisatrices ont été projetés dans une salle immersive. Des poufs et des oreillers étaient disposés au sol, tandis que les clips étaient projetés tout autour de nous, offrant une expérience agréable pour se détendre entre les autres activités. ROSO, Edie Blanchard, Castay, Lucie Morey, Las Favoritas et Tamina Manganas étaient les réalisatrices qui ont présenté leurs clips.
Un marché de créatrices réunissant de belles choses
Accessoires, bijoux, illustrations, magazines, make-up artist, créations au crochet, merch Les Lionnes… Au total, sept stands de créatrices étaient présents durant le festival : @hawa.au_feminin, @parblume, @penelopepilllas, @merde_magazine, @mag_about_mua, @casasiray et le merch @leslionnesfestival !
Expositions de divers arts et métiers
Concernant les expositions, des photographes, réalisatrices, stylistes, graphistes, directrices artistiques, make-up artists et artistes 3D étaient au rendez-vous. Le travail de sept artistes a été exposé tout au long du festival. Charlotte Steppe, Jessy, Lea Esmaili, Maguelonne, Studio Pushka, Laura Hervé et Mélina Hadjadj ont présenté leurs œuvres réalisées pour des artistes tels que Jok’air, Slimka, So La Lune, arøne, Léo SVR, Zélie, Genezio, et bien d’autres encore…
Talks de goats
Quatre conférences menées par des professionnelles de l’industrie musicale et audiovisuelle ont apporté des expertises précieuses, permettant à de nombreuses personnes d’approfondir leur connaissance du milieu. Yveline Ruaud, productrice et éditrice de la 75e Session, Pauline Raignault, cheffe de projet, Matière Première, productrices audiovisuelles, ainsi que Lucie Morey, set designeuse, ont partagé des interventions touchantes. Ces conférences ont été l’occasion d’échanges enrichissants avec un public engagé, offrant des perspectives uniques sur leurs parcours et métiers respectifs.
DJ Sets
Cinq artistes se sont succédé derrière les platines pour enflammer le festival. Yend, Noëline, Leo Von Zbeul, Ladurso et Rony ont chacune apporté leur touche unique. De la diversité des styles à l’énergie sur scène, chaque DJ set a contribué à l’ambiance festive et éclectique de l’événement.
Les lives, une programmation versatile
La programmation des lives a été remarquablement éclectique. Iris Aeria a ouvert la soirée en douceur, suivie de Gisèle, qui a su conquérir le public et envoûter la salle. Imani Griffon a prolongé cette ambiance envoûtante avec sa voix remarquable. Oso est ensuite montée sur scène pour dynamiser le spectacle et électriser l’atmosphère avec son rap très digital. Enfin, Zélie a clôturé la soirée de manière énergique, apportant son énergie contagieuse.
Pour conclure, Les Lionnes Festival est un bel événement qui met en avant les femmes dans les mondes de l’art, de manière solidaire.
Pour rappel :
En 2019, 14 % des artistes programmées dans 90 festivals de musiques actuelles étaient des femmes.
En 2021, 19 % des albums du top 200 (classement SNEP) étaient interprétés par des femmes.
En 2019, 35 % des intermittents (artistiques et techniques) étaient des femmes.
En 2020, l’écart salarial entre les hommes et les femmes dans les métiers de la prise de son était de 30 %.
Entre 2019 et 2023 en Europe, seuls 14 % des directeur.ices de la photographie sont des femmes.
En 2023, seuls 25 % des films d’initiative française agréés ont été strictement réalisés par des femmes.
Chiffres récoltés par Les Lionnes Festival à partir de sources vérifiées. La première édition du festival est une réussite certaine, hâte de l’an prochain !
Auteur/autrice
