Pose ta Prose 2024 : Un festival intimiste sous le signe de la résilience
La 5ème édition du festival Pose ta Prose, qui s’est déroulée les 28 et 29 juin 2024 à Dolus-d’Oléron, aura marqué les esprits pour son ambiance conviviale et sa capacité d’adaptation face à des intempéries inattendues. Niché dans le cadre champêtre du Théâtre d’Ardoise, l’événement s’est affirmé comme un incontournable du paysage musical insulaire, malgré une météo capricieuse le deuxième jour. Retour sur un festival pas comme les autres, où la musique et la bonne humeur ont triomphé des éléments.
Une première soirée explosive sous le signe de la diversité
Le 28 juin dernier, le festival a démarré sur les chapeaux de roue avec une programmation riche en talents. Myra a ouvert la soirée avec son style unique, une diversité d’influences fortes, telle que la bossa nova, a imprégné ses morceaux dont la douceur a conquis le public. Elle a su captiver l’audience grâce à des sonorités envoûtantes et une interprétation pleine de grâce, posant ainsi un cadre apaisant pour démarrer les festivités.
Raiki, jeune rappeur originaire de La Rochelle, a ensuite pris la relève. L’artiste, en pleine ascension, a livré une performance énergique, se distinguant par son flow incisif. Le rappeur commence à se faire un nom sur la scène locale, et sa prestation lors du festival a confirmé son potentiel. Une interview de Raiki réalisée durant le festival est notamment disponible sur notre site.
À 23h15, H JeuneCrack est monté sur scène, transformant littéralement l’atmosphère avec son style cru et ses textes affûtées. Malgré un ton souvent ironique, ses paroles millimétrées, portées par des productions envoûtantes, ont électrisé le public, entraînant même quelques pogos dans l’assistance. L’ambiance était à la fois explosive et bon enfant, reflétant parfaitement l’esprit du festival.
C’est ensuite au tour d’ODIN de prendre les devants et de livrer sa performance. Rappeur en plein essor, lui aussi originaire de La Rochelle, ODIN a livré un show puissant. Sa montée en puissance se ressentait à travers une prestation énergique et authentique. Une interview d’ODIN réalisée durant le festival est notamment disponible sur notre site.
Pour clôturer cette première journée, le rappeur suisse Mairo est monté sur scène. Arrivée en maître de cérémonie, celui-ci à d’abord interpréter ses meilleurs titres solo avant le retour de son acolyte H JeuneCrack, enflammant le public à deux, interprétant leurs collaborations et notamment leur EP commun « La solution ». Ensemble, ils ont retourné la scène, allant jusqu’à monter sur la table de mix, sous les acclamations d’un public surchauffé. Un moment intense qui a magnifiquement clos cette première journée sous les étoiles.
Une seconde soirée réinventée face aux intempéries
Le 29 juin, tout a changé lors de cette deuxième soirée. Les fortes pluies qui se sont abattues sur Dolus-d’Oléron ont contraint l’équipe du festival à revoir l’organisation. Initialement prévue sur la scène du Théâtre d’Ardoise, la soirée a été déplacée dans un abri improvisé pour le merchandising. Cet imprévu aurait pu altérer l’expérience du festival, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. L’ambiance est devenue encore plus intimiste, transformant ce défi logistique en une opportunité unique de proximité entre artistes et public.
Sameer Ahmad a ouvert cette deuxième soirée avec un show à la fois introspectif et chaleureux. Rejoint par Okis, qui remplaçait Zinée, les deux artistes ont notamment interprété leur collaboration « LVBF », apportant une touche de complicité et de camaraderie. Le cadre restreint, loin d’être un inconvénient, a renforcé l’intimité de la performance.
Okis a lui aussi marqué les esprits avec une prestation pleine de sincérité. Son style de rap, à la fois pur et légèrement old-school, a trouvé un écho profond chez le public. Dès son arrivée sur scène, Okis a immédiatement établi un lien fort avec l’audience, échangeant avec les festivaliers de façon détendue et authentique. L’un des moments les plus marquants de son set a été l’interprétation de son morceau emblématique « La meuf du snack ». Le refrain « Maman Fromage, Maman Fromage », a été chanté en chœur par tout le public, créant une véritable communion. Son flow, tout en simplicité mais avec une touche de modernité bien à lui, a touché l’ensemble des spectateurs, rendant sa performance aussi touchante qu’inoubliable.
À la suite de Sameer Ahmad et Okis, Ben PLG est monté sur cette scène insolite, entouré de ses musiciens. Malgré les intempéries, l’ambiance était incroyable. Le rappeur, connu pour son authenticité et ses textes poignants, a enchaîné les titres tout en échangeant avec un public réduit mais extrêmement réceptif. La petite cabane de merchandising, pleine à craquer, vibrait sous les rires et applaudissements.
Une réussite collective malgré les défis
L’organisation du festival a dû faire preuve d’une grande réactivité pour gérer les conséquences des intempéries. Pendant un moment, le public a attendu dans l’incertitude, espérant que les concerts auraient lieu sur la scène principale. Finalement, après avoir consulté les artistes, l’équipe a opté pour ce changement improvisé, et c’est la bonne humeur générale qui a permis de faire de cette situation un succès. Les artistes ont su s’adapter avec beaucoup de professionnalisme et d’humour, acceptant avec enthousiasme de relever ce défi inhabituel. Tous ont salué l’ingéniosité de l’organisation et la solidarité du public.
Cette édition 2024 restera sans aucun doute gravée dans les mémoires. Elle symbolise la capacité d’un festival à évoluer, à improviser, et surtout à créer une atmosphère unique, même dans des circonstances imprévues. La complicité entre artistes et festivaliers, la beauté du lieu, et l’énergie collective auront transformé ces deux jours en un moment intense et unique.
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Fondateur de Digital&Ce RP, Graphiste, Interviewer, Rédacteur
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