Chaque dimanche, un entretien écrit avec un acteur de l’industrie musicale sortira sous forme d’article pour notre site web. L’objectif est de combler votre fin de semaine avec un format inédit qui permet d’en apprendre plus sur les rouages du rap en France et comment fonctionne le système. Pour ce premier format d’interview « L’industrie en 10 questions », nous retrouvons Nina Guérineau, journaliste et rédactrice intégrante à Digital&Ce.

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T’es réellement concernée par l’industrie musicale, tu fais partie intégrante de notre média Digital&Ce et tu aimerais continuer dans cette voie plus tard, est-ce que tu peux nous raconter ton parcours ? Comment cette passion t’es venue ? Comment te décrirais-tu vis-à-vis de cette industrie ?

Nina Guérineau Journaliste

Honnêtement, je n’ai pas fait grand-chose pour arriver à Digital&ce. Tout a commencé quand j’ai rejoint le groupe privé HHUT sur Instagram. J’étais déjà fan de rap, j’ai plongé dedans au collège quand j’ai écouté PNL. Je t’ai rencontré, toi, sur ce groupe, qui m’as offert l’opportunité de rejoindre l’équipe, et puis plein de gens m’ont appris plein de choses, m’ont fait écouter des artistes que je ne connaissais pas, etc. Ils m’ont permis d’élargir ma culture rap en gros. Ta proposition pour rejoindre Digital&ce, je l’ai saisie directement parce que je savais que ça allait m’apporter de l’expérience, et j’ai adoré (et je kiffe toujours) l’aventure que je vis avec ce média depuis un an et demi maintenant. Vis-à-vis de l’industrie, je t’avoue que je ne m’y connais pas encore beaucoup. Cependant, je trouve que l’industrie musicale (rap en tout cas) est très tournée autour du buzz, quitte à faire de la merde, tant que ton son tourne, c’est bon. Il y a la majeure partie des auditeurs de rap qui n’écoutent vraiment que les tops Spotify, et ça me désole un peu car il y a beaucoup d’artistes qui mériteraient d’être écoutés, qui, pour la majorité, sont bien meilleurs que les tops.

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T’es en école d’information-communication avec l’ambition de continuer dans le domaine de la communication par la suite, est-ce que tu saurais dans quel domaine précisément ? Est-ce que cette école te donne les clés nécessaires pour réaliser tes ambitions selon toi ?

Nina Guérineau Journaliste

Oui, c’est ça, et j’aimerais continuer dans le journalisme culturel, plus précisément le rap, parce que c’est vraiment un sujet qui me passionne depuis des années maintenant. Et franchement, on a eu une remise en question il n’y a pas longtemps avec mes amies (on a toutes à peu près les mêmes ambitions pour la suite), et la Licence Info-Com n’est certainement pas la meilleure entrée en matière pour continuer dans le journalisme. Même si j’ai appris quelques notions importantes en termes de communication, marketing, etc., ça reste une formation ultra théorique avec peu de pratique. Les deux premières années sont intéressantes, mais la troisième me fait vraiment me demander pourquoi j’ai choisi ça, haha. Mais bon, on va s’accrocher et quand même sortir avec un diplôme, je n’ai pas fait tout ça pour rien. Pour résumer, non, ma formation m’a donné très peu de clés nécessaires pour mes ambitions futures, mais j’ai réussi à les obtenir par d’autres biais, notamment le média.

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Qu’est-ce qui t’anime dans ces objectifs de vie, le rapport aux artistes ? La curiosité du monde qui t’entoure ? La transmission de connaissances ? Autre choses(s) ?

Nina Guérineau Journaliste

Un peu tout ça. J’adore pouvoir échanger avec les artistes, les gens qui les côtoient, les ingénieurs du son, de lumières, les organisateurs de concerts… Le milieu entier m’intéresse, donc j’apprécie beaucoup pouvoir échanger avec tous ces différents acteurs. J’aime évidemment découvrir de nouvelles choses, de nouveaux artistes, et pouvoir transmettre ces nouveautés autour de moi. C’est pour ça que le journalisme est la voie qui me tente le plus, parce que je veux partager ce que j’aime, ce que je découvre, et ce que je pense que le grand public pourra apprécier.

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Tu as notamment couvert plusieurs événements avec notre média Digital&Ce pour des documentaires, est-ce que tu peux choisir l’une de ces vidéos et nous en parler, pourquoi celle-ci…

Nina Guérineau Journaliste

Je choisirai la vidéo documentaire sur la Boule Noire de Kun Fu et ses invités parce que cette vidéo, j’ai tout fait de A à Z. Enfin, c’est toi qui avais préparé les questions, mais c’est moi qui suis allée sur Paris, j’étais toute seule en plus. C’était la première fois que je couvrais toute seule un événement : des interviews à la scène. J’étais super stressée, mais j’ai été très bien accueillie, les artistes étaient très sympathiques aussi, donc je ne me suis pas ennuyée ni sentie à l’écart. J’ai aussi fait le montage derrière, et je suis assez fière de cette vidéo, car, comme j’étais sur place, je savais ce qu’il y avait d’intéressant à montrer dans le montage final. Cette soirée m’a pas mal marquée, car je suis partie tôt ce jour-là de Rennes pour aller aux Tarterêts pour l’interview de S-Pion, puis j’ai enchaîné avec la Boule Noire le soir jusqu’à une heure du matin, je n’en pouvais plus, mais j’ai plus qu’adoré. C’est là que je me suis vraiment dit qu’au final, je suis capable de couvrir un événement toute seule et que c’est ça que je veux faire dans ma vie : discuter avec des artistes et promouvoir leur musique, leur donner un petit coup de pouce.

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Comment rédiges-tu tes interviews, es-tu plutôt pragmatique à tout prévoir à l’avance, ou aimes-tu laisser place à l’improvisation… ?

Nina Guérineau Journaliste

Je préfère prévoir à l’avance. J’ai tendance à stresser sinon, parce que j’aime bien quand c’est carré. J’ai toujours cette peur aussi que mes questions ne plaisent pas aux artistes ou qu’elles soient trop redondantes, car la plupart d’entre eux ont déjà fait de nombreuses interviews. Alors, je veux avoir le temps de m’informer au maximum sur l’artiste, ses actualités, regarder ses précédentes interviews pour éviter de poser les mêmes questions. Toutefois, j’aime aussi improviser quand le courant passe bien et que ça laisse place à la discussion, comme avec Yzael, Timothé Joly, ou Smos et 2jee, avec qui le courant était très bon et on avait pas mal déliré pendant l’interview. Pour improviser, je me mets dans la peau de quelqu’un qui ne connaît pas l’artiste, qui veut simplement en savoir plus, et les questions viennent toutes seules au fil de la conversation.

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As-tu des exemples, des personnalités dont tu admires le travail au sein de l’industrie, dont tu aurais aimé que ce soit toi qui le fasse ? Si oui, qu’est-ce qu’ils t’inspirent et sur quels projets aurais-tu aimé participer ?

Nina Guérineau Journaliste

C’est peut-être un peu basique, mais honnêtement, Mehdi Maïzi. J’aurais adoré faire « Le Code », juste toi, un artiste, et ça discute de sa nouvelle sortie, de sa vie, de ses ambitions. J’adore parler, et encore plus avec des gens que j’admire ou que je ne connais pas encore : dans les deux cas, je m’intéresse énormément à la personne et je veux poser des questions pour en savoir plus. Puis, c’est quelqu’un d’extrêmement passionné et plutôt humble. De ce que j’en vois en tout cas, c’est juste un mec fan de rap et qui propage la culture comme il peut, et c’est ça que j’aime, c’est simplement du partage.

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Aurais-tu un projet ou une ambition précise que tu aimerais concrétiser, que ce soit dans un futur proche ou plus éloigné ?

Nina Guérineau Journaliste

J’adorerais organiser un concert sur Rennes avec 4 à 5 artistes émergents. Je sais que le public rennais adore les petits artistes rap, donc c’est sûr qu’il y aura du public. Je vois bien ça au 4bis où il n’y a qu’une loge, et ça serait super convivial entre les artistes. Et, si ça fonctionne bien, refaire ça tous les ans. Sinon, pour l’instant, je me focalise sur mes études : trouver un master intéressant qui me permettrait d’approcher de plus près le journalisme que ce que je fais aujourd’hui tout en restant en contact avec le milieu du rap.

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Quel est l’artiste que tu aimerais interviewer, pourquoi ? Dans quel contexte ?

Nina Guérineau Journaliste

C’est un artiste qui ne fait malheureusement pas d’interviews, mais j’adorerais discuter avec Freeze Corleone en mode podcast. Juste une discussion où je pourrais lui poser toutes les questions que je me pose depuis toutes les années que je l’écoute, haha. Le pourquoi du comment de ses textes : les mystères seraient peut-être enfin résolus. Après, je sais bien que c’est peu probable, mais sait-on jamais, je tiendrais un énorme scoop. Au pire, même sans micro, je veux juste discuter avec lui et tout savoir.

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Aurais-tu un/une artiste émergent en qui tu crois et dont tu aimerais parler ?

Nina Guérineau Journaliste

Il y en a plein, je ne sais pas par qui commencer. Pour les moins connus, je dirais Yzael, il est hyper créatif et talentueux, j’attends la suite avec impatience ! J’ai découvert Snakid récemment et franchement, il a un gros potentiel, il est original, il a sa direction artistique bien définie, je pense qu’il a de quoi faire. Sinon, pour les plus connus, je citerais bien sûr Mairo, Deelee S, Gapman, Varnish la Piscine (j’ai adoré THIS LAKE IS SUCCESSFUL). Si je devais n’en choisir qu’un, je pense que je garderais Varnish parce que je me suis pris une sacrée claque quand j’ai écouté son EP (avec beaucoup de retard d’ailleurs). J’y ai trouvé des airs de Joey Badass avec des instrus un peu jazzy-douces. Tout est bon dans ce projet, écoutez-le.

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Aurais-tu une question que tu aimerais te poser à toi-même, un sujet, ou quoi que ce soit dont tu aurais aimé parler durant cet entretien ?

Nina Guérineau Journaliste

C’est compliqué comme question. J’aurais bien aimé parler de la difficulté des artistes d’aujourd’hui à rester d’actualité avec la culture de l’éphémère due aux réseaux sociaux. Ce sujet serait plus intéressant en tant que débat, mais je trouve ça triste qu’il faille toujours que les jeunes artistes qui commencent à percer doivent continuer dans la direction qui les a lancés, sinon les auditeurs leur tournent vite le dos et passent à autre chose. J’ai en tête l’image clichée du collégien/lycéen qui écoute du rap parce que c’est à la mode et va juste écouter les titres qui lui permettent de se démarquer socialement, et puis quand tout le monde finit par écouter ces titres, il recommence en laissant tomber les artistes qu’il écoutait il y a deux semaines. Je pense notamment à Fresh. Si tu l’écoutais, t’étais stylé, parce que ça voulait dire que t’avais regardé Nouvelle École et que du coup t’étais à fond dans le rap, alors que bon, entre nous, Fresh, c’est vraiment la base des bases de la trap originelle, il n’y a vraiment rien de nouveau dans sa musique, même si ce n’est pas foncièrement mauvais. Je vais m’arrêter là sur ce sujet, sinon je ferai une dissertation, j’ai trop de coups de gueule à passer sur ce genre de mauvais auditeurs de rap qui freinent cette culture magnifique.

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